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Les Carnets
de Josée Fiset

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3 heures dans la vie d’un épi

Mon oncle Philippe était un joueur de tours, un pince-sans-rire. Un jour, il a proposé à son voisin d’organiser un concours de maïs, sachant pertinemment que les récoltes de chacun se valaient bien puisque leurs champs étaient plantés des mêmes grains, dans une même terre et dans de semblables conditions.

Pour se voir couronné, il misait sur le fait que son adversaire était un peu moins rusé et vaillant que lui. Il a donc programmé le concours assez tôt le matin, présumant que son opposant se contenterait de cueillir son maïs la veille. De fait, pendant que le brave homme savourait sa nuit à l’horizontale, mon oncle cueillait ses épis. Quelques heures plus tard, Philippe bombait le torse devant le vote unanime le consacrant roi du blé d’Inde, sous l’œil du perdant interloqué, totalement mystifié.

On peut jouer de malice et attribuer la victoire de mon oncle à son pouvoir charismatique, n’empêche qu’un maïs frais cassé et un de la veille, ça ne goûte juste pas pareil. La raison étant que la conversion du sucre en amidon s'accélère rapidement après la cueillette. En 24 heures, 50 % du sucre se trouve transformé. Le moment où un fruit de la terre atteint le sommet de sa plénitude dure le temps d’un battement d’ailes. Avant, ce n’est pas encore tout à fait ça ; après, ce n’est plus tout à fait ça. On dit que manger frais, c’est manger près, et c’est pas mal vrai.

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La matière La soupane revival l’avoine (flocons) La mise en scène L'assemblage cet art subtil

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La rencontre La rentrée... quel bonheur ! La découverte Pour de l’énergie au carré !