EN

Les Carnets
de Josée Fiset

Inspirer Cuisiner Partager Biographie
Retourner aux articles

Partager via:

La rentrée... quel bonheur !

Vous l’avez sûrement déjà vécu. Cela fait à peine cinq minutes que vous parlez avec quelqu’un que vous avez l’impression de le connaître depuis toujours. C’est le genre de rencontre coup de coeur qui s’est déroulée sous mes yeux lorsque Josée Fiset (ai-je besoin de la présenter ?) et l’animatrice et auteure Alexandra Diaz, qui lance aussi ces jours-ci son livre de recettes Fiesta santé, se sont assises à la même table pour raconter leurs souvenirs de la rentrée et leur expérience de la boîte à lunch.

PAR SOPHIE BORDE

Complicité instantanée entre deux femmes passionnées; il a suffi de quelques mots échangés pour qu’elles trinquent spontanément au plaisir d’être ensemble avec un cocktail pisco sour revisité par Alexandra et ses racines chiliennes. Ces amoureuses de la cuisine santé avaient tant de choses à se dire qu’une question n’attendait pas l’autre. Elles en ont presque oublié les succulents grilled cheese dans leur assiette et l’équipe de production témoin de leur conversation. 

ALEXANDRA DIAZ J’adore tes magnifiques carnets qui me donnent envie de faire toutes tes recettes et particulièrement celui-ci avec les fines herbes. Le vert, j’en raffole ! J’en mets partout, autant dans mes cocktails maison que dans ma cuisine.

JOSÉE FISET Pareil ! J’ai un jardin rempli de fines herbes alors je n’ai qu’à les cueillir ; tout est là sous la main. Tu devrais venir voir ça, il est trop beau !

AD  Je te prends au mot (clin d’œil). Toi, Josée, tes enfants sont grands maintenant alors que les miens vont encore à l’école, mais raconte-moi, ça se passait comment la préparation des lunchs chez toi ? 

JF  Quand mes enfants étaient plus jeunes, je travaillais beaucoup, très impliquée dans la croissance de Première Moisson, et je rentrais souvent tard le soir. Le matin était donc pour moi un moment privilégié avec eux. Pendant qu’ils déjeunaient, je préparais leurs lunchs. Tous ensemble autour de l’îlot, on en profitait pour parler, parce qu’à mon avis, c’est toujours agréable de discuter quand on mange.  

AD  Tellement d’accord ! Moi, je tiens encore à être là au retour de l’école même si ça m’oblige à retravailler souvent quand ils sont couchés. Le fait que mes enfants soient fans de salades a toujours compliqué la préparation des lunchs parce que je ne pouvais pas demander à un tout petit de touiller sa vinaigrette. Alors, je leur préparais des restes du souper de la veille et ils le réchauffaient à l’école. Après la fin des micro-ondes en classe, j’ai utilisé, comme tout le monde, un bon vieux Thermos. Chez moi aussi, à table, c’est le moment où on jase longuement. Mes enfants sont verbomoteurs comme leur mère, ils me racontent tous les détails de leur journée et je me sens très privilégiée de pouvoir vivre ça avec eux. Dis-moi, comment faisais-tu pour être libre le matin ? J’ai l’image d’une femme d’affaires qui part très tôt en laissant les enfants au service de garde un peu à bout de souffle. 

JF  C’est exactement ça!  En fait, j’ai eu la chance de ne pas être seule à la maison. Ça me donnait la liberté de faire du sport trois matins par semaine, de 6 h à 7 h, puis je montais à l’étage en legging pour passer 30 minutes avec mes enfants pendant lesquelles je préparais les lunchs. Après, c’était des câlins sur le fauteuil, des caresses au chien avant le départ pour l’école... On avait vraiment notre rituel du matin.

AD  Moi, je me suis mise à la course parce que c’est facile à intégrer dans ma routine. Je fais même mes réunions en joggant ! Pour les lunchs, ce que je trouve difficile, c’est de préparer un sandwich qui va être encore bon quelques heures plus tard. En plus, ma fille adooore le grilled cheese, sauf que ça peut vite perdre son croustillant-moelleux… Mais je le lui fais pareil puisqu’elle aime ça, même mou dans le Thermos. 

JF  Mon secret pour les sandwichs, Alexandra, c’est le pain. J’en utilisais toujours des différents, et avec Première Moisson, tu t’imagines bien que j’avais l’embarras du choix. 

AD  Grillé ou pas ? 

JF  Ça dépendait de l’inspiration du moment.

AD  Tu sais, Josée, quand j’étais jeune, le seul pain qui avait le privilège de côtoyer le pain chilien fait maison par ma mère, c’était celui de Première Moisson. Ces produits ont toujours fait partie de ma vie. Et mon préféré, dont je ne peux me passer, c’est le Carré aux grains germés.

JF  Ça me fait plaisir à entendre. Étudiante, j’ai vécu quelques mois à Toronto en immersion totale pour maîtriser l’anglais. Je revois ma copine vietnamienne casser des œufs dans la poêle pour les mettre ensuite dans son sandwich ! Tout ce qui passait dans ses mains se transformait en quelque chose de bon. Je la trouvais très inspirante. Devenue mère, j’ai laissé beaucoup de place à l’improvisation pour faire des « sandwichs-surprises », jamais les mêmes pour des midis toujours différents. Mon côté artiste sans doute. Mais c’était surtout la façon dont je m’exprimais en tant que mère. Ma façon à moi de prendre soin de mes enfants, de les aimer, de leur apprendre à apprécier les saveurs infinies qui nous sont accessibles avec un peu de créativité et d’ouverture. 

AD  Je me reconnais beaucoup dans cette façon de cuisiner. Comme toi, Josée, je planifie peu. J’évite d’être toujours en mode raccourci vite et rapide – même si je suis consciente que parfois, avec les vies qu’on a, on choisit la solution pratique – et j’essaie de revenir à une certaine lenteur dans la cuisine pour prendre le temps. J’aime la sensualité dans la cuisine. J’aime aussi la simplicité de pouvoir transformer ce que je trouve dans mon frigo en quelque chose de bon. Je crois que je tiens ça de ma mère (merci maman!), et mes enfants sont bien partis pour prendre la relève. Ils me surprennent tellement ! Leur palais est un détecteur de délices.

JF  Parce que comme moi, depuis qu’ils sont petits, tu les as habitués à bien manger. Lorsque mes enfants levaient le nez sur un aliment, je me donnais le défi de réussir à le leur faire aimer, car je savais que c’était leur rendre service que de ne pas plier à leur caprice avec la nourriture. Et puis je voulais leur léguer un peu de mon côté foodie. 

AD  Il n’y a rien de plus embarrassant que d’être invité et de faire le tri dans son assiette. Comme toi, j’ai tenté de leur donner le goût des aliments frais, colorés, variés, servis à toutes les sauces !

JF  J’ai usé de stratégie, tu sais ! Je cuisinais l’aliment mal aimé de mille et une façons jusqu’à ce qu’ils finissent par l’aimer. Je supportais les grimaces, mais je restais intraitable ; ils devaient manger ce que je leur servais. Ma maxime : « Qu’est-ce qu’on fait quand on n’aime pas ça ? On en mange quand même ! » Je leur expliquais qu’ils devaient développer leur palais, que c’était normal de ne pas aimer un aliment la première fois, mais que le goût, ça se cultive. Les amis qui venaient à la maison étaient soumis au même régime et j’en profitais pour tenter des expériences culinaires avec eux. Même les plus difficiles sortaient de table ravis ! 

AD  J’entends le mot « ami » et ça me rappelle comment mes amis, et les amis de mes amis, étaient tous les bienvenus chez moi. La porte était toujours grande ouverte et il ne se passait pas un repas sans qu’un jeune s’ajoute à notre table. Cette ambiance familiale, cette abondance de nourriture, ce sens de l’accueil… C'est vraiment ancré dans ma vie et j’essaie de reproduire ça avec mes enfants. 

JF  L’hospitalité que tu évoques, Alexandra, ces moments de partage qui font aujourd’hui tes souvenirs, c’est exactement ce que j’ai vécu dans ma famille, et comme toi, j’ai recréé cette atmosphère conviviale avec les amis de mes enfants. Ça me rappelle une anecdote, tiens ! Un jour, Julien, le copain de mon fils, me lance : « Ils sont trop bons tes sandwichs ! » Je lui réponds : « Ah oui ? Nicolas te fait goûter ? » Et lui : « Non non non, on échange ! » (éclats de rire) J’ai capoté ! Mon fils mangeait des pains dévitalisés avec de la charcuterie industrielle et c’est Julien qui profitait de mes sandwichs santé, remplis de saveurs.  

AD  Trop drôle !

JF  Je ne te cache pas que pour l’époque, j’étais une précurseure. Les amis de mes enfants regardaient leurs lunchs avec curiosité. Personne ne mangeait du tofu !

AD  Alors qu’aujourd’hui, c’est connu de tous les millénariaux. 

JF  Exact. En tout cas, même si je n’ai plus besoin de préparer des sandwichs pour la boîte à lunch, la rentrée est une période de l’année que j’aime particulièrement (peut-être aussi parce que c’est ma fête hihi) et j’en garde des souvenirs émouvants. En discutant avec toi, je réalise que l’amour était l’ingrédient majeur de ma cuisine. 

AD  Cuisiner est un geste d’amour, un des plus beaux, des plus rassembleurs. J’espère que mes enfants voudront revivre à leur tour l’atmosphère familiale que je leur fais connaître, avec une cuisine santé, dans une espèce de chaos organisé que j’assume complètement, et qu’ils évoqueront la rentrée avec autant d’enthousiasme que moi.

JF  Allez, on trinque à la rentrée… tchin !

AD  Tchin, tchin, Josée !

Coup de coeur de l’automne : le cinquième livre de recettes d’Alexandra Diaz, son premier livre solo, dans lequel elle fait part de son amour pour la cuisine festive et de ses trucs pour commencer à bouger.

Inspirer

La matière La soupane revival l’avoine (flocons) La mise en scène L'assemblage cet art subtil

Cuisiner

La récup Génie en herbes La rentrée salade en pot

Partager

La rencontre La rentrée... quel bonheur ! La découverte Pour de l’énergie au carré !