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Les Carnets
de Josée Fiset

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De farine, d’amour et d’eau fraîche

1992. Les commerces obtiennent le droit de demeurer ouverts le dimanche, et le salaire minimum est haussé à 5,70 $ de l’heure. Pendant qu’une femme part en orbite avec six astronautes à bord de la navette Discovery, Liliane Colpron, fille de cultivateur, accomplit un exploit à la mesure de son héritage éducationnel : partir en affaires avec ses trois enfants !

En s’attaquant à un pilier de l’alimentation qui résiste aussi bien que mal à 5000 ans d’histoire, soit la boulangerie, une mère et ses trois enfants se sont donné pour mission de changer un peu le monde. Force est aujourd’hui d’admettre que cette petite cons­tel­lation de passionnés a assurément fait une différence dans notre quotidien.

Sa fille Josée Fiset, cofondatrice et porte-voix de cette création qu’est Première Moisson, décrit la pionnière : « Liliane Colpron est un lion. C’est une visionnaire, une excentrique. Elle fonce. Elle défonce. Elle a beaucoup d’intuition. Mon frère Bernard est un artisan-boulanger et un gestionnaire rempli de sagesse. Mon autre frère, Stéphane, combine rationalité et

sensibilité. Il pose les bonnes questions avant de sonner l’alarme ou de se rallier. Mon approche personnelle est particulièrement humaine, je crois. Je suis rassembleuse. Je me décrirais comme une femme d’affaire créative, plutôt avant-gardiste et très audacieuse. Dans le succès de nos projets, notre capacité à respecter, à allier et à tirer profit de nos différences en termes de compétences, de champs d’intérêt et de caractères a été déterminante. »

Mme Colpron n’en était pas à ses premières armes lorsqu’elle a co-entrepris la création de la société. Elle avait déjà piloté des boulangeries à une époque où la miche campagnarde à la mie alvéolée et à la croûte craquante relevait davantage de la rêverie européenne que de la réalité quotidienne. On oublie facilement combien, à l’aube des années 1990, les marchés regorgeaient de produits industrialisés aussi insipides qu’impérissables. Les modèles d’affaires d’alors étaient à des kilomètres de celui qu’allait instaurer Première Moisson.

« C’est notre résistance face aux modèles établis qui nous a cons-truits, explique Josée. Notre entreprise est le résultat de notre passion pour la boulangerie, pas celui de la détection d’une opportunité d’affaires. Les souvenirs de notre jeunesse, vécue entre les poches de farine, ont été plus forts que la pression du marché. Chez nous, on mangeait frais, des fruits, des légumes, un peu de viande et du fromage. Mes frères préparaient le pain et je le vendais. Dans notre garde-manger, il y avait de l’huile, du vinaigre, du sel, du poivre. On faisait notre mayonnaise, nos vinaigrettes, on n’achetait pas de conserves. Nos boulangeries vont dans la même direction. »

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La matière La soupane revival l’avoine (flocons) La mise en scène L'assemblage cet art subtil

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