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Les Carnets
de Josée Fiset

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Rien ne se perd, tout se recrée

Ma grand-mère disait d’une miche sèche qu’elle était « rassise ». Ça voulait dire qu’elle ne bougeait plus, qu’elle était même devenue « raide comme la vertu ». Ça voulait surtout dire, pour nos papilles avides, qu’arrivait bientôt le temps du pain perdu.

Commençons par la moins bonne nouvelle. Selon des études recentes menées par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), environ le tiers des aliments produits annuellement dans le monde se retrouve dans les ordures. Le tiers ! Au Canada seulement, c’est à 40 % que sont estimées les pertes alimentaires, ce qui représente plus de 30 milliards de dollars par an. Qui montrer du doigt ? Nous, essen­tiellement ! D’après les statistiques, chaque Canadien jette hebdomadairement environ 3,5 kg d’aliments, mis à part de ce qui va au compost.

Bon, assez culpabilisé. Maintenant que c’est dit, mettons-nous en mode action en achetant moins, déjà, et en plus petit format. Puis, en servant de plus petites quantités, quitte à y retourner. Et surtout, pardi, en cuisinant les restes, cette panacée !

Le pain figure parmi les ingrédients périmés les plus abondants et les plus faciles à « réincarner ». Les miches les plus sèches feront une précieuse chapelure ou de goûteux croûtons à griller avec de l’huile et du paprika fumé.

Le pain perdu, qui se traduit très justement par « pain gagné » en néerlandais, redonne aussi vie à la mie sans même qu’on ait à se déplacer à l’épicerie, puisque le lait et les œufs sont à peu près tout ce qu’il faut pour composer sa base, similaire à celle du fameux pouding au pain qui se décline en une infinité de variations.

Pour la préparation de ce « plat des pauvres », je connais des puristes qui ne jurent que par le pain brioché, tandis que d’autres font fi de la version sucrée et l’agrémentent de fromage et de jambon fumé. Des végétaliens l’ont fait migrer vers une version sans œufs et sans produits laitiers. Remplacer le pain par des croissants n’est certes pas non plus une mauvaise idée !
Et la bonne nouvelle ? Les restes, tout cuisinier qui se respecte vous le confirmera, produisent des plats très souvent meilleurs que ceux pour lesquels les ingrédients ont été achetés.

Peut-être parce qu'on ne s'attend pas à être impressionné ou bien parce qu'on ne les apprête pas avec la pression que l'on s'impose lorsqu'on attend des invités. Éloge,
encore, de la liberté.

Pour plus d'infos
recyc-quebec.gouv.qc.ca
vcm-international.com

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